Réflexions 2020 :
Un des paradoxes de notre société est que nous avons fait de la privation de sommeil un symbole d’ambition et du repos un symbole de paresse : être super occupé est devenu un symbole d’importance. Et, bien que dans toute l’histoire de l’humanité nous n’ayons jamais vécu dans autant de confort et n’ayons jamais eu autant de connaissances, jamais nous n’avons eu une vie aussi stressée et en quête de sens.
Alors, il est important de remettre ce système en question.
Pourquoi existe-t-il des personnes passionnées, qui excellent dans leur vie, qui ont un but, une joie, une passion et un sens dans leur vie, alors que d’autres sont en quête de sens?
Certes, d’un côté, il faut de la passion, du travail constant et persévérant mais ce n’est pas tout. Qu’est-ce qui peut amener à avoir une vie pleine de sens, de joie, de sécurité, de santé, de passion, de succès ? Est-ce l’éducation et l’amour reçu pendant l’enfance ? En partie oui, mais ce n’est pas tout.
La seule chose qui peut permettre d’atteindre tous ces objectifs est la faculté d’adaptation.
Cette capacité d’adaptation est la base dans la nature et notre environnement, où que vous regardiez que ce soit les bactéries, les plantes ou les animaux, les humains et les entreprises grandes ou petites: c’est l’adaptabilité qui fait la différence entre épanouissement et extinction. A l’heure actuelle, où le Coronavirus a mis la planète en alerte, les humains sont parfois terrassés par de minuscules bactéries qui se sont adaptées aux antibiotiques les plus puissants.
Comme le proverbe anglais “when life gives you lemons, make lemonade” (quand la vie vous donne des citrons, faites de la citronnade) : il convient d’encourager l’optimisme et l’attitude positive face à des adversités ou situations compliquées. L’acidité des citrons représente la difficulté dans la vie : en faire de la citronnade permet de les transformer en quelque chose de positif et d’agréable.
Alors pensez à votre vie. Pensez aux moments où vous avez réussi et aux moments où vous avez échoué. Comment vous êtes-vous adapté ? comment vous êtes-vous adapté à une nouvelle école ou à une nouvelle relation, à un nouveau patron, à un nouveau système informatique sur votre lieu de travail? Comment vous êtes-vous adapté à la nature changeante de votre vie, de vos relations ou même de notre propre vieillissement? C’était grâce à cette faculté d’adaptation.
Comment nous adaptons-nous?
Pourquoi nous adaptons-nous?
Quand nous adaptons-nous?
Les neurosciences révèlent le fonctionnement de notre cerveau :
Lorsque nous, les humains, faisons quelque chose qui nous aidera à nous adapter, comme le sommeil, nous sommes récompensés: en effet, si nous sommes privés de sommeil, avec la fatigue nous ne pouvons pas penser et encore moins nous adapter.
Le principal neurotransmetteur dans le circuit de la récompense est la dopamine. Nous ressentons un sentiment de bien-être et de joie qui nous incite à recommencer, refaire cette activité.
Et si nous dormons trop, nous nous sentons léthargiques et coupables. Quand nous dormons trop peu, nous nous sentons fatigués et irritables : ce sont des signaux pour ne plus recommencer. Ecoutez-vous ces signaux ?
D’autres activités peuvent procurer du bien-être et de la joie, le shopping par exemple. D’une certaine manière acheter et accumuler peut stimuler notre sentiment de récompense. Par contre, il faut se demander combien de choses nous avons besoin. Posséder des biens matériels, encombrer nos armoires va-t-il nous rendre plus heureux ?
Être humain, ce n’est pas seulement vivre dans l’accumulation de biens matériels.
Et si vous regardiez comment vivent les dauphins ?
Le dauphin est un mammifère marin. Il a ou semble avoir ce que tout être humain semble vouloir. Ils sont très intelligents avec un QI élevé et ils ne font pas de cours ou études supérieures. Ils ont un corps svelte et en forme sans faire de régimes ou soulever des haltères. Les dauphins ont une grande vie sociale et ne boivent pas d’alcool. Et ils font preuve de compassion et ils ne font même pas de yoga.
Alors, comment ces animaux font-ils tout cela dans un environnement très compétitif, tout en devant chasser pour se nourrir et se soucier des requins?
Ils ne font aucun compromis sur les bases essentielles de la vie qui sont notre façon de nous adapter et de prospérer.
Les dauphins dorment en alternant leurs zones cérébrales tout en gardant un œil ouvert, afin qu’ils ne se noient pas ou ne soient pas mangés par un requin.
Dans notre société actuelle, il y a trois choses que les humains ne font pas et qui a amené un déséquilibre. Pour s’en souvenir, gardez en mémoire une abréviation : J.A.R.
Le J.A.R. est la pièce maîtresse de la culture des dauphins.
J = Jouer; les dauphins jouent tous les jours, mais les humains ont oublié que le jeu est une base de la vie. Et quand on parle de jouer, ce sont les jeux de votre enfance; pas les jeux des enfants d’aujourd’hui.
Les Legos en sont un excellent exemple. Prenez les Legos de votre enfance : aviez-vous un gros sac de Legos multicolores et dépareillés, hérités peut-être de votre grand frère ou grande sœur ? Jouer aux Legos était simple et non structuré. Il n’y avait pas de règles et c’était imaginatif, il n’y avait pas de limites dans ce que vous pouviez créer. C’est l’essence même du jeu.
Le Lego d’aujourd’hui est comme l’enfance d’aujourd’hui, il est construit et compliqué, plein de règles et de directives et dès l’achat en magasin nous connaissons déjà le produit final et cela rend les enfants fragiles.
Nous devenons rigides et coincés et anxieux lorsque nous ne jouons pas librement.
Mais si nous jouons, nous sommes récompensés. Le jeu (le jeu libre) active cette partie frontale de notre cerveau et stimule toutes sortes de voies pour la pensée abstraite : régulation émotionnelle pour la résolution de problèmes, pour la stratégie. Le jeu nous met à l’aise avec l’incertitude. Cela nous fait prendre des risques et apprendre à partir des essais et erreurs. Le jeu est notre façon de nous adapter.
A = C’est les Autres. Les autres autour de nous et dans notre vie : Les dauphins sont merveilleusement connectés à leurs familles, leur groupe et communautés, mais les humains ont oublié que la connexion sociale est la base de la vie. Lorsque nous sommes isolés socialement, cela impacte notre corps, nous tombons malades. La solitude est autant un facteur de risque de décès que le tabagisme. Les tumeurs chez les patients cancéreux qui se sentent seuls se propagent plus rapidement. La pire situation pour l’homme est la solitude et l’isolement.
La vie est une série de connexions : quand nous sommes socialement reliés aux autres, nous sommes récompensés ; un lien social qui illumine notre cerveau, cela fait du bien et nous sommes récompensés. Vous vous êtes peut-être trouvés dans une situation où vous avez voulu renoncer et où vous étiez fatigués et épuisés ? Votre connexion à quelque chose au-delà de vous-même, ce lien est une des raisons pour laquelle vous avez changé, et vous vous êtes adaptés.
Alors quand nous adaptons-nous?
R = C’est le Repos, le temps d’arrêt.
Les dauphins se détendent de temps en temps et les humains ont oublié que le repos et la relaxation sont une base de la vie. Et en fait, nous sommes tellement en mouvement que le stress est devenu l’épidémie de santé numéro un du 21e siècle. Nous sommes stressés et notre corps libère des hormones de stress, cela fait des ravages dans notre cerveau et notre esprit.
Nous sommes dépendants des téléphones portables, des ordinateurs, nous envoyons des messages en continu, nous nous fâchons avec les autres, et bien d’autres situations semblables.
Lorsque nous respectons notre biologie, lorsque nous nous reposons et que nous nous accordons des temps d’arrêt, nous sommes récompensés. Les études sur la pleine conscience, le ralentissement, l’attention, la méditation montrent des résultats remarquables.
La pleine conscience et le repos améliorent notre concentration, notre mémoire, nos relations, notre satisfaction de vivre.
Temps d’arrêt. Les entreprises les plus progressistes du monde proposent des cours de yoga, des salles de méditation et des lits, car elles savent que les pauses sont le moment où, en se tournant vers l’intérieur, elles deviennent source d’innovation et d’inspiration.
Et le J.A.R est notre façon de nous adapter et l’adaptabilité est notre façon de prospérer : c’est simple et beau. La nature est simple et généreuse, elle n’est pas faite d’accumulations et de performances à tout prix.
Alors en cette fin du mois de février 2020, je vous invite à amener un peu de JAR dans votre vie, dans celle de votre famille, votre entourage professionnel, vos enfants:
Jouer, pour trouver des nouvelles passions
Autres, pour être relié et trouver un nouveau but
Repos, pour trouver un équilibre et une nouvelle énergie.